Prévu le 7 avril dans la ville de Paris, en France, le concert “Solidarité Congo” suscite beaucoup de polémiques. Notamment sur la date choisie qui correspond à la commémoration des massacres de Tutsis au Rwanda. En réaction à la lettre de la maire de la capitale française, Anne Hidalgo, qui demandait le report de l'événement, la préfecture de police a donné une suite favorable, sur la possibilité de décaler à autre date ou même de l'annuler.
“Le préfet de Police, Laurent Nunez, va demander aux organisateurs le report du concert à une autre date que celle du 7 avril eu égard aux risques de troubles à l’ordre public. A défaut, le préfet de Police lancera une procédure d’interdiction de la tenue de l'événement”, peut-on lire dans un tweet de la préfecture, de ce jeudi 27 mars.
Si pour les Rwandais le concert-événement qui doit avoir lieu à l'Accor Arena de Paris est considéré comme un sabotage à cette date consacrée journée de réflexion sur le génocide Tutsis, le gouvernement de la République Démocratique du Congo dit voir les choses autrement en considérant cet événement comme une action pour soutenir la population congolaise touchée par la guerre d'agression rwandaise dans l'Est du pays.
"C’est malsain que certains, du côté du Rwanda, aient voulu transformer cette initiative en un sujet politique. La date a été choisie en fonction de la disponibilité des artistes, notamment après le ramadan, car certains sont musulmans", a indiqué Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement dans un briefing presse, ce mercredi 26 mars.
Cet événement se veut un moment d’unité des voix et des cœurs en faveur des enfants victimes du conflit dans l'Est de la RDC. Les organisateurs se disent fidèles à leur engagement premier, celui de mettre la culture et la musique au service de la solidarité. Ils disent le prendre comme une démonstration de la capacité de l’industrie à s'engager pour des causes qui comptent, en plus d'être un événement musical.
“Nous mesurons également les interrogations qu'ont pu susciter cette situation, Ce concert, né d'un élan de solidarité, a momentanément été au cœur de l'actualité, Cette date choisie malencontreusement, en fonction de la disponibilité des artistes et de la salle fut l'objet d'un débat malheureux. Face à cela, nous avons choisi de nous tenir à notre ligne directrice : rester fidèles à notre mission humanitaire et garantir la tenue de cet événement essentiel. Cette mobilisation inédite a révélé une formidable chaîne de soutien”, indiquent les organisateurs dans leur communiqué du lundi 24 mars.
Le 7 mars, la Maire de Paris a été alertée par l'Ambassadeur du Rwanda en France, François Nkulikiymfura, le Président de Ibuka France, Marcel Kabanda, le Président de la communauté rwandaise de France, Christophe Renzaho, et Tubeho Family, association des rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi, concernant la tenue d'un concert. La Maire de Paris avait saisi, par courrier, le 10 mars le Préfet de Police de Paris, Laurent Nunez, afin de demander, à l'instar des associations et de l'ambassadeur du Rwanda en France, l'interdiction du concert à cette date, au motif des troubles à l'ordre public qu'il engendrerait.
Kuzamba Mbuangu