Le gouvernement s’est exprimé jeudi au sujet du communiqué conjoint de ses délégués et ceux de l'AFC/M23 qui disent vouloir "œuvrer à la conclusion d'une trêve" qui suscite des commentaires et analyses dans tous les sens. Au cours d'un briefing presse, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a affirmé que le communiqué conjoint est un pas important pour aboutir à la paix. Et ainsi, des discussions avec le Rwanda peuvent désormais évoluer autour du médiateur de l'Union Africaine.
"Je pense que nous avons fait un pas et qui n'est pas le seul parce que maintenant la question par exemple de l'aboutissement du processus avec le Rwanda ne se poserait plus dès lors qu'on a commencé la première phase du cessez-le-feu. On va voir comment ça va se consolider mais par la suite, il y aura d'autres rounds des discussions qui seront convenus et fixés par le médiateur", a déclaré le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
Et de poursuivre :
"Il faut considérer que la déclaration conjointe est une étape vers la paix. Considérons nous tous que nous sommes dans un processus qui est sensible parce qu'on ne peut pas faire de paix sans compromis et là nous sommes engagés dans cette dynamique".
A ceux qui critiquent le volte-face de Kinshasa au sujet d'un dialogue direct avec l'AFC/M23 soutenu par le Rwanda, Patrick Muyaya évoque la posture du gouvernement qui, grâce aux efforts diplomatiques, a obtenu des sanctions contre Kigali parrain du M23/AFC.
"Nous avons fait beaucoup de progrès, si vous regardez à partir du mois de février, il y a eu des sanctions qui ont commencé à tomber de part et d'autre. Vous avez vu par exemple les américains sanctionner le numéro 2 du régime rwandais qui est en plus ministre d'État, des sanctions qui ont aussi concerné certains de leurs supplétifs, ensuite il y a eu suspension de coopération venue de plusieurs pays", s’est justifié Muyaya.
Depuis la résurgence de la rébellion du M23 fin 2021, le régime de Félix Tshisekedi a longtemps refusé de dialoguer directement avec le M23 et sa branche politique, l’Alliance fleuve Congo (AFC/M23). L'administration Tshisekedi les a toujours considérés comme des pantins du Rwanda au service de Paul Kagame.
De son côté, malgré les différents rapports de l'ONU, le Rwanda n’a jamais explicitement reconnu sa présence sur le sol congolais, tout en admettant des préoccupations sécuritaires le long de sa frontière avec la RDC en réclamant notamment l’éradication des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) composés des hutu rwandais responsables du génocide des Tutsis en 1994.
Clément MUAMBA