Quatre personnes ont été enlevées lundi dernier par des hommes armés au village Nsia lors de nouveaux affrontements communautaires entre les Teke et Yaka dans le territoire de Kwamouth (Mai-Ndombe). Plusieurs maisons ont été incendiées.
Parmi les personnes prises en otage figurent le kapita du village Nsia et trois jeunes conduits dans la forêt près du village Lweme dans la province de Maï ndombe, selon les sources locales.
“Il y avait un groupe de Yaka venu à Nsia. Les assaillants ont pris quatre personnes en otage. Le premier garçon c'est un Teke, le deuxième c'est le kapita de ce village, il est un Mongo, et puis les deux autres personnes sont des garçons de la tribu Songo. Ils ont pris ces quatre personnes en otage, ils sont partis dans leur base à Nicolas”, a dit à ACTUALITE.CD Kennedy Mutowo, préfet des études d'une école à Kwamouth.
Les jours précédents, “ils ont incendié ce village Nsia”, a ajouté M. Motowo. “Ils viennent pour vérifier s'il y a encore des gens là-bas. Quand ils sont venus et ont trouvé les gens là-bas, ils ont pris quatre personnes en otage”, a expliqué la même source.
Plusieurs habitants du village Nsia ont pris fuite à la suite de cette incursion d’hommes armés.
“Le village est vidé, chacun a pris une destination inconnue pour se sauver. La population en détresse continue de croupir dans la misère la plus totale, ne sachant quoi manger , car il n’y a pas d'activités”, a dit confié à ACTUALITE.CD Fidèle Lizoringo, président de la société civile de Mai-Ndombe.
Le gouvernement central a statué vendredi dernier en conseil des ministres, sur la situation à Kwamouth. Le Vice-premier ministre de l’intérieur, Daniel Aselo a demandé au gouvernement de mettre tout en œuvre pour imposer la paix dans cette partie du pays.
Contexte
La cause de ce conflit au départ a été le désaccord sur les redevances coutumières notamment sur la quantité de tribut à verser aux autorités locales (Teke) par les non originaires (Yaka). Mais ce conflit a changé de tournure. Des informations renseignent que les membres de la communauté Teke s'opposent aux non originaires notamment pour avoir installé un chef coutumier en remplacement d'un autochtone Teke et aussi la présence une partie de non originaires armés au village Dumu qui ont pris en otage deux policiers sur les quatre dépêchés pour assurer l'ordre public sur le lieu de conflit.
Mai-Ndombe a été victime des conflits communautaires fin décembre 2018 dans le territoire de Yumbi. Les violences qui avaient opposé des membres des ethnies Ntende et Nunu avaient causé la mort d'au moins 500 personnes, selon l'ONU.
Jonathan Mesa, à Bandundu