Route Kalambambuji : Delly Sesanga doute quant au sérieux du projet

Photo d'illustration
Delly Sessanga

Le député national Delly Sesanga Hipungu doute du sérieux du projet de réhabilitation de la route de Kalambambuji qui a la possibilité de briser l'enclavement de la province du Kasaï Central par sa connexion aux de Loanda et de Lobito en Angola. Puisant dans son expérience d'ancien ministre du plan qui avait en charge la coordination des agences gouvernementales en matières d'infrastructures, l'élu de Luiza soulève quatre questions sur le projet de la route Kalambambuji. De ces quatre questions, trois sont techniques et la dernière d'ordre politique.

1. La première question est liée au coût. Le coût de construction d’une route asphaltée oscille entre 800 000 USD et 1 millions au Km. Pour espérer une route asphaltée Kananga-Kalambambuji, il faut donc un contrat d’environ 250 millions USD études comprises. A-t-on entendu parler de ce montant pour espérer une route asphaltée? En faisant semblant de découvrir la réalité, nous sommes complaisants avec nous-mêmes!

2. La deuxième question est liée au mode de financement qui définit la priorité qu’on accorde à un projet. Pourquoi a t on préféré faire financer la réhabilitation de cette route par des privés si véritablement elle est une urgence nationale? Le budget national qui a fait des performances de recettes ne peut il pas mobiliser 100 millions par an sur trois ans pour aller vers une route asphaltée qui représente la solution durable? L’exemple du tronçon Kananga Mbuji-Mayi prouve que l’on peut mobiliser des ressources en interne!

3. La troisième question tient au phasage que le gouvernement présente. Une première phase de 24 mois se termine en décembre 2024 par la réception d’une route en terre. Cette phase sera suivie par les études qui seront suivies par la mobilisations des fonds pour construire la route asphaltée. Au stade actuel, il n y a donc aucun financement pour ce deuxième volet. Ce qui renvoie le projet à deux préalables, le maintien et la stabilisation de la réhabilitation finie ainsi que le bouclage du financement. Les délais ne sont donc pas maîtrisés. Sur le plan technique, les routes en terre se dégradent vite. Nous en avons l expérience. Demandez vous pourquoi l’UE et Arab contractor sur la Nationale 1 ne font pas ce phasage, ils progressent lentement mais sûrement vers une infrastructure durable. Bien entendu ici l’UE finance ce projet depuis des longues années. Ce que notre gouvernement peut faire pour la route Kalambambuji sur ces recettes additionnelles enregistrées au budget de l’Etat. 

4. La quatrième question : pourquoi sommes nous aussi complaisants? Si ce n’était que pour la réhabilitation, pourquoi ne nous sommes nous pas autant excité lorsque le gouverneur KANDE avait ouvert cette route en terre ? Quelle est la part du progrès dans ce qui est fait aujourd’hui?

S'interroge Delly Sesanga après le lancement des travaux de réhabilitation de la route Kalambambuji ce samedi 10/9/2022 à Kananga par le président Félix Tshisekedi.


Sosthène Kambidi , à Kananga