La députée nationale Christelle Vuanga Mukongo s'est exprimée mardi 18 octobre 2022 lors du débat général sur le projet de loi portant reddition des comptes de l'exercice 2021. Elle a déploré les dépassements budgétaires constatés dans l'exécution du budget par certaines institutions.
À l'en croire, il est de temps d'accentuer la pression pour l'opérationnalisation de la caisse nationale de péréquation pour ne pas trop subir la pression des électeurs qui sont censés être pris en charge par le gouvernement.
"Lorsque nous lisons le rapport de la Cour des Comptes à mon humble avis, nous pouvons résumer ce rapport en trois mots: la mobilisation, le dépassement et le déficit. La Cour des comptes a relevé les points positifs notamment la grande mobilisation de la DGI, chapeau bas, 53% de contribution dans les recettes internes c'est à saluer mais par contre il y a 14 points négatifs et parmi ces points il y a un qui a retenu mon attention c'est la rubrique de dépassement budgétaire. Lorsqu'il y a dépassement dans les institutions, dans les ministères régaliens, les grands secteurs il faut savoir que le budget souffre de ce qu'on appelle l'effet éviction, l'effet éviction ça veut tout simplement dire que si ces ministères dépassent leurs budgets, ce sont les secteurs sociaux de base qui en pâtissent", a-t-elle déploré.
Et de poursuivre :
"Ne vous étonnez pas si un de vos électeurs a par chance eu des quadruplé, triplé, au lieu de se rendre au ministère des affaires sociales où on va lui dire qu'il n'y a pas d'argent, il vient voir le député c'est la raison pour laquelle nous pensons qu'on devrait accentuer le travail de la Caisse de péréquation de manière non seulement quantitative mais aussi qualitative, l'effet d'éviction fait souffrir le secteur social".
Pour elle, le budget c'est un instrument de développement mais également de répartition équitable des richesses dans un pays.
"La Cour des comptes nous a dit dans son rapport quand elle a eu à faire des remarques, des enseignements par rapport à l'exécution des budgets précédents ou antérieurs, ma seule question est de savoir pourquoi vous n'avez pas pris en compte les remarques présentées par la Cour des comptes ? Il y a un phénomène dans le budget qu'on appelle mécanisme de décaissement d'urgence c'est une forme où des gens ont accès rapidement aux fonds et à beaucoup de décaissements, je voudrais savoir pouvez-vous nous peindre un peu le tableau de ce mécanisme de décaissement d'urgence ?", a-t-elle interrogé.
Votée en équilibre tant en recettes qu'en dépenses à 16.621,6 milliards de FC, le budget du pouvoir central arrêté au 31 décembre 2021 indique 15 mille milliards 728 millions FC des recettes réalisées soit un taux de réalisation 94,63% et 16 mille milliards 61 millions FC de dépenses exécutées soit un taux d'exécution de 96,63% par rapport aux prévisions.
Un délai de 48 heures a été accordé aux membres du gouvernement afin de répondre aux préoccupations soulevées par la représentation nationale. L'examen et l'adoption de ce texte est une condition d'après la loi sur les finances publiques, sont des préalables majeurs avant l'examen et l'adoption du budget de l'exercice 2023 déposé à l'Assemblée nationale depuis le 15 septembre dernier.
Clément MUAMBA