À la suite de la présentation du projet de reddition des comptes pour l'exercice budgétaire 2021 par la Vice-ministre des finances, O'Neige N'sele, le député national Jacques Djoli estime qu'il y a encore un grand travail à faire par les autorités de la République.
L'élu de Boende dans la province de la Tshuapa déplore le fait que le gouvernement n'a pas alimenté certains secteurs clés du pays avec des crédits. C'est le cas notamment la Caisse nationale de péréquation. Il dit attendre aussi des explications sur le non financement de l'opposition jusqu'à ce jour tel que prévu dans la loi relative au fonctionnement des partis politiques.
" La loi de reddition des comptes est un tableau synoptique, une radioscopie générale de gestion de l'État et lorsqu'on voit ce texte, on se rend compte que nous avons encore énormément de problèmes. Par exemple, dans l'architecture du texte, on ne voit pas la Caisse nationale de péréquation sur la reddition des institutions, on doit retrouver toutes les institutions. Il n'y a pas des institutions comme la Caisse nationale de péréquation qui doit assurer la planification de développement des provinces. Pourquoi les allocations de cette institution ne sont pas reprises ?, ça c'est ma première question. Un autre élément, on voit sur les institutions, vous n'avez rien donné à l'opposition, nous avons été dans l'opposition pendant plusieurs années, vous nous avez rien donné, dans les allocations, c'est le montant 0. Une démocratie ne peut pas fonctionner seulement avec une majorité ", a fait savoir Jacques Djoli lors de son intervention à la plénière ce mardi 18 octobre 2022.
Il a salué les avancées considérables dans la mobilisation des recettes publiques. Toutefois, il a déploré la surconsommation des crédits par certaines institutions, allusion faite à la primature avec les affrètements des avions.
" La Cour signale le relèvement substantiel de réalisation en matière des recettes. C'est une bonne chose mais en même temps, on remarque les dépassements des crédits et même des crédits qui ne sont pas prévus. Peut-on parler de la bonne gouvernance où alors de la persistance de la mauvaise gouvernance ? L'indiscipline budgétaire, l'indiscipline dans la gestion des finances publiques est la cause de la crise structurelle de notre pays ", a dénoncé celui qui est également numéro 2 de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale.
Et de poursuivre :
" En lisant ce rapport, je ne sens pas cette volonté d'aller au développement. Un autre élément qui revient à chaque fois la faiblesse des investissements et la surconsommation des crédits des biens et équipements notamment des locations d'avions, des affrètements, on arrive à un taux au niveau de la primature qui atteint 2421% c'est quand même extraordinaire. 2421% ça note le déséquilibre qui traduit la faiblesse de notre État ce que vous donnez l'argent seulement à 6 ministères dites de souveraineté et vous donnez moins aux provinces cela fait de nous un État faible ".
Pour Jacques Djoli, pour faire un État cohérent sur le plan structurel, il faudra également améliorer les fonds destinés aux provinces. Il s'interroge sur la destination de certains fonds générés par certains services publics. Il a invité le gouvernement à travailler encore davantage pour faire jouir à la population les avantages de la maximisation des recettes.
" Vous donnez à la province de la Tshuapa par exemple 3 milliards par an pour 1 millions 500 mille USD pour six territoires et il y a des territoires qui obtiennent pour la construction des routes 4000 USD qu'est ce qu'on peut construire avec 4.000 USD ? Je voudrais parler des comptes spéciaux là où l'argent de la République, on voit cet argent de manière réelle. FPI, Fonds de promotion culturelle, RVA et là il y a comme une sous évaluation c'est la Cour des comptes qui le dit et on arrive à de plus value de plus au moins 265 milliards et malheureusement que ça soit le fonds minier, on ne sait pas qu'est ce qu'on fait de cet argent ? Est-ce que vous pouvez nous dire le fonds de promotion de l'industrie, le Fonds de promotion du tourisme, le fonds de promotion de l'enseignement, tous ces fonds là à quoi ça sert ? Où vont ces milliers de dollars américains ?"s'est-il interrogé.
Et d'encourager :
" Il faut continuer à travailler parce que quelles que soient les remontées des ressources, la surévaluation ou le travail de la DGI et autres si c'est argent n'a pas d'impact, d'efficacité sur la population, on risque de se demander à quoi sert l'État ? ".
Un délai de 48 heures a été accordé aux membres du gouvernement afin de répondre aux préoccupations soulevées par la représentation nationale. L'examen et l'adoption de ce texte est une condition d'après la loi sur les Finances Publiques, sont des préalables majeurs avant l'examen et l'adoption du budget de l'exercice 2023 déposé à l'Assemblée nationale depuis le 15 septembre dernier.
Clément MUAMBA