En République démocratique du Congo, l’armée annonce avoir tué deux commandants ADF qui opèrent dans la vallée de Mwalika, en territoire de Beni (Nord-Kivu). Il s’agit de Lubangakane, figure importante de la rébellion d’Allied Democratic Forces (ADF), et de Abdou Masirika, de nationalité tanzanienne, fidèle au chef ADF Cheikh Chalamanda, actif dans la vallée de Mwalika.
Dans une communication partagée à la presse ce lundi 10 juillet, le colonel Mak Hazukay, porte-parole des opérations conjointes Shujaa, impliquant les armées congolaise et ougandaise , affirme que le combattant Masirika, a été tué « lors de la patrouille de reconnaissance et de combat du weekend dernier », soit le dimanche 9 juillet. Au cours de cette opération, deux autres combattantes ont été capturées dont la fille de Amuja Mbafumoja, un autre leader de cette rébellion.
Par contre, le combattant Lubangakane, longtemps recherché par les renseignements ougandais , et qui opérait sous la direction de monsieur Amigo, actuel numéro deux du mouvement ADF, chargé des opérations et renseignements, a été tué toujours dans la vallée de Mwalika, le samedi dernier par une unité de l’armée ougandaise qui opère en coalition avec l’armée congolaise FARDC.
« Mes forces sous le bataillon Makindye, ont eu un contact tôt ce matin et Lubangakane, un commandant des ADF n’a pas survécu », a annoncé le général Dick Olum, commandant de la division de montagne de l’UPDF, dans un message relayé par les médias ougandais.
Ces deux combattants ne sont pas les premiers leaders du mouvement d’être donnés pour mort. D’autres leaders du mouvement ont également été donnés pour morts. C’est le cas de Kayiira Mohamed, tué en février 2018 dans la vallée de Mapobu lors des affrontements avec les FARDC. Deux ans plutôt, Rashid Hood Lukwago, commandant général des ADF, avait été tué en 2016 au cours d’une opération de l’armée congolaise à Kimbau dans le territoire de Beni. Cela, une année seulement après la mort d’un autre chef ADF Kasada Karume, tué en avril 2015 lors d’une attaque d’un camp rebelle à une centaine de kilomètres de Beni, mais aussi Richard Mugisha, donné pour mort sans confirmation, moins encore un détail.
Pour l’instant, ces captures et neutralisations des chefs ADF annoncées ce dernier temps ne permettent pas de présenter le mouvement comme étant affaibli car à la disparition d’un leader, la rébellion toute aussi discrète se réorganise et résiste.
Replié sur le territoire congolais en 1995, l’ADF allonge la liste des groupes rebelles écumant l’Est du Congo. La rébellion est active à Beni ainsi qu’à Mambasa et Irumu ( Ituri), où ses militants continuent à commettre des meurtres, enlèvements, incendies des maisons, pillages et enrôlement d’enfants soldats.
Yassin Kombi