Avec la crise sécuritaire à l’Est de la RDC qui est loin d’être résolue, et l’instabilité politique qui s’installe à l’approche des élections, le Comité Laïc de Coordination ne trouve pas d’autres voies de sortie de l’impasse que de dialoguer. Aussi pour donner une réponse à la précarité accentuée par la hausse du coût de vie qui continue à alimenter “une morosité plus que dangereuse”.
Dans le flot de propositions diplomatiques des partenaires du pays pour en arriver à l’apaisement de la situation de l’Est de la RDC, il y a ceux qui demandent le respect des engagements du processus de Nairobi et de Luanda, il y a des appels à la cessation des hostilités. L’Union Européenne a, plus récemment, suggéré le dialogue politique en lieu et place de la confrontation militaire. Cela, avec le M23, principal mouvement qui sème la terreur et entretient les tragédies dans ce coin de la RDC.
Dans la sphère politique, actuellement, et surtout pour les acteurs de l’opposition, la crainte réside au niveau du traitement leur réservé ces derniers mois. Il y a lieu de noter l’enlèvement du député provincial Mike Mukebayi, l’interpellation du cadre d’Ensemble, Salomon Kalonda sur le tarmac de l’aéroport de N’djili, la perquisition des résidences de Moïse Katumbi à Kinshasa, de Salomon Kalonda et de sa mère à Lubumbashi ou l’arrestation de Franck Diongo, et pire encore, l’enlèvement suivi du décès du député et ancien ministre des transports, Chérubin Okende.
“Le CLC considère, dans cette optique, qu’il n’y pas d’autre voie de sortie de crise que le dialogue. Il serait donc temps que le Chef de l’Etat et les principaux leaders politiques et sociaux du pays se mettent ensemble pour identifier les réponses les plus adéquates et les plus urgentes aux multiples équations du moment. Car, une nation profondément divisée à l’interne, comme la nôtre en cette période-ci, ne peut prétendre à la victoire contre l’ennemi tant extérieur qu’intérieur”, indique du CLC dans un communiqué publié mercredi 19 juillet.
Et d’ajouter :
“Le peuple, profondément découragé, ne croit plus à rien et se trouve à la merci de toutes sortes de rumeurs et de manipulations. Quant à la gouvernance électorale, elle continue à accumuler, encore hélas, nombre de difficultés internes qu’il faut résoudre. L’enjeu, pour nous tous, est d’éviter que les élections aboutissent à un désordre général ou qu’elles conduisent à une solution de force qui ne puisse garantir la légitimité du pouvoir qui en serait issu”.
Au cas où, il n’y a pas de solutions, le CLC dit être prêt à s’engager dans la défense des intérêts de la population.
“Plus que jamais, le CLC demeure vigilant et attentif à l’évolution du moment. Raisons pour laquelle il confirme à l’opinion tant nationale qu’internationale que, sans une solution consensuelle à cette crise, il se situera en première ligne pour défendre l’intérêt fondamental de la population”.
Le CLC, cette structure de l’église catholique était à l’initiative des manifestations politiques entre 2017 et 2018 pour réclamer l’organisation des élections et s’opposer à un troisième mandat de l’ancien Chef de l’Etat Joseph Kabila. Des manifestations qui étaient violemment réprimées par les forces de l’ordre et de sécurité jusqu’à causer la mort, notamment de l’activiste Rossy Mukendi et de Thérèse Kapangala.
Emmanuel Kuzamba