L'armée congolaise et la mission de l'ONU ont lancé le 08 novembre dernier l'opération Springbok dans l'Est de la RDC. Cette opération consiste à contrer toute avancée des rebelles du M23 vers la province du Nord-Kivu. Pendant que les casques bleus déployés pour cette opération s'affirment déterminés à protéger la ville de Goma d'un éventuel assaut rebelle, les Kinoises rencontrées ce mercredi 15 novembre les jugent inefficaces et attendent avec impatience leur départ qui devrait avoir lieu dans quelques semaines.
"La Monusco a prouvé depuis longtemps ses limites et ses incompétences, nous n'avons plus besoin d'eux. Il faut qu'elle s'en aille et laisse les FARDC et Wazalendo faire face aux rebelles. Avec le lancement de cette opération, elle n'arrivera à impressionner aucun congolais pour s'attirer notre sympathie", a dit Regine Miandabu, étudiante en médecine à l'Université de Kinshasa.
Pour Antoinette Kayeye, assistante à la faculté des sciences de l'Université de Kinshasa, cette opération cache un agenda que la Monusco tente d'exécuter par tous les moyens avant son départ du sol congolais.
"Il y a anguille sous roche avec le lancement de cette opération. Où est la Monusco alors que les Congolais sont tués par les rebelles dans l'Est ? Qu'est-ce qui l'a poussé à ne pas lancer cette opération alors que les Congolais attendent son départ ?"
Et de poursuivre :
"La Monusco est complice de toutes les atrocités commises dans l'Est. Elle ne mérite plus notre confiance. Tout ce qu'on attend d'elle maintenant, c'est un départ sans retour, les FARDC sont bien formés et ils sont capables de restaurer la paix."
Jeannette Mbo, vendeuse dans une boutique de Kindele, pense quant à elle que l'opération Springbok n'aura aucun impact, et la guerre dans l'Est sera remportée par l'armée congolaise même sans l'appui de la Monusco.
"Je suis contre le lancement de cette opération par notre armée en connivence avec la Monusco. On doit arrêter tout activisme des Casques bleus et leur demander de partir. Les FARDC sont beaucoup plus fortes et capables de gagner cette guerre même sans le soutien de la Monusco ni d'aucune autre armée étrangère."
Le mouvement citoyen Lucha a organisé un sit-in dans la ville de Goma, ce mercredi, pour réclamer le départ de la Monusco et de la force de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) déployée depuis moins d'un an dans la région.
La Lucha estime que « l'implication de la Monusco et de l'EAC entrave le développement du pays et qu'il est temps que l'armée congolaise prenne davantage de responsabilités pour assurer la sécurité du pays ».
Le gouvernement congolais souhaite lui aussi un départ « accéléré » de la Monusco et de ses 14.000 casques bleus à partir de décembre. Le Président de la République l'a rappelé ce 14 novembre dans son discours sur l'état de la nation devant le Congrès.
Les officiers ont indiqué lors de l'annonce du lancement de cette opération à Sake que « Springbok » est constitué des casques bleus indiens, marocains, uruguayens et guatémaltèques, sans en révéler l'effectif.
Nancy Clémence Tshimueneka