Martin Fayulu Madidi, président de "Engagement pour la citoyenneté et le développement" (ECIDE), a saisi les chefs d'État et de gouvernement réunis au 37ème sommet de l'Union Africaine à Addis-Abeba en Éthiopie pour leur faire part de la crise de légitimité qui, d'après lui, caractérise les institutions actuelles en République Démocratique du Congo. Il sollicite l'implication des dirigeants de la plus haute instance continentale (Union Africaine) pour aider la RDC à sortir de cette situation en vue de se doter des animateurs des institutions réellement choisis démocratiquement par le peuple congolais.
"Nous rejetons catégoriquement les résultats de ce simulacre d'élections à tous les niveaux ; la crise de légitimité persiste en RDC. Celle-ci est aujourd'hui exacerbée par le tribalisme que le pouvoir en place utilise comme instrument politique de destruction de la cohésion nationale qui cimentait notre vouloir-vivre ensemble. Nous en appelons donc au sens de responsabilité de l’UA de manière à ce qu’elle se saisisse diligemment de ce dossier pour que la RDC soit dotée d’institutions légitimes dont les animateurs sont choisis démocratiquement par le peuple congolais. L’illégitimité des institutions et de leurs animateurs contribue à l’absence d’institutions crédibles et d’une armée capable de défendre l’intégrité territoriale de la RDC et de protéger sa population", a écrit Martin Fayulu dans sa lettre dont une copie est parvenue à ACTUALITE.CD ce samedi 18 février 2024.
Depuis le début du processus électoral 2023 en RDC, a-t-il rappelé, la classe politique n'a cessé de tirer la sonnette d’alarme pour interpeller la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dénoncer ses dérives et même proposer des solutions qui devaient contribuer à rendre le processus transparent, impartial, inclusif et apaisé. Malheureusement, a-t-il fait remarquer, la CENI, soutenue par le pouvoir en place, a réservé une fin de non-recevoir.
"Aujourd’hui, force est de constater que toutes les preuves de tricherie et de fraude électorales planifiées et exécutées par la CENI ont été remontées à la surface comme l'attestent les différents rapports des missions d'observation électorale, notamment la MOE CENCO-ECC. C’est pourquoi, nous affirmons haut et fort qu’il n’y a pas eu d'élections en décembre 2023 en RDC, mais il y a eu plutôt un simulacre d’élections avec une fabrication de chiffres par la CENI au profit d’un candidat président de la République, des candidats députés ainsi que des candidats conseillers municipaux qu’elle a nommés", a illustré Martin Fayulu dans sa correspondance.
Le 4ème cycle électoral en République Démocratique du Congo a consacré la réélection de Félix Tshisekedi pour un second mandat à la tête de la République Démocratique du Congo avec une majorité confortable au sein de l'assemblée nationale mais aussi dans les assemblées provinciales.
Les candidats de l'opposition, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, contestent les résultats confirmant la réélection de Félix Tshisekedi et avaient refusé de saisir la Cour constitutionnelle qu'ils considèrent comme “inféodée” au pouvoir mais un autre candidat Président Théodore Ngoy Ilunga avait résolu de saisir la haute Cour pour annulation des élections sans obtenir gain de cause.
Clément MUAMBA