Programme National de Développement Agricole : les acteurs de la chaîne du suivi et évaluation renforcent leurs capacités en redevabilité

Photo d'illustration
Atelier PNDA

Le Programme National de Développement Agricole (PNDA) est en atelier, depuis ce lundi 13 mai, pour renforcer les capacités de près de 30 acteurs qui interviennent dans sa chaîne du suivi et évaluation, en provenance de Kinshasa, du Kwilu, Kasai et Kasai Central. Ce programme du gouvernement, qui est à  sa phase de mise en œuvre, se prépare à  être en ordre avec le devoir de redevabilité en vers le gouvernement de la RDC et la Banque mondiale qui ont mobilisé 300 000 000 USD pour sa réalisation, sur 5 ans.

Les petits exploitants agricoles ont été enregistrés, les agriculteurs ont obtenu des semences améliorées, ils ont également emblavé des champs. Pour cela, les acteurs du maillon doivent être informés de ce qu’il faut rendre comme compte, à qui le rendre, quand donner ces infos, dans quel format, ce qui explique les 5 jours que vont durer ces assises qui réunissent, à Saint Pierre Clavier, à Kinshasa.

« Le Congo vit des contrastes en termes de défis et d’atouts. D’un côté, nous avons une pauvreté criante de tous ceux qui font l’agriculture alors que de l’autre, il y a bon nombre qui sont dans l’agriculture, il y a des terres arables, il y a la possibilité d’avoir les consommateurs de l’autre côté. Il suffit que nous puissions, par déclic, susciter l’envie de produire avec la semence améliorée, encadrer ces gens qui travaillent pour qu’il respecte l’itinéraire technique, les amener auprès des banques pour qu’ils soient appuyés par des financements bancaires, et de l’autre côté, les assurer sur le plan d’agriculture en cas de risque. D’un coup, nous allons booster le secteur agricole et tout le monde va s'y intéresser parce que c' est un secteur qui produit de l’argent », a expliqué Jean de Dieu Mbey, coordonnateur du programme National du Développement Agricole.

La RDC est frappée par une crise alimentaire sévère, en dépit de ses 80 millions d’hectares des terres arables et ses étendues d’eaux et de forêts. Et plus de 60% de la population congolaise vit dans une insécurité alimentaire modérée ou sévère, pendant que 40% des enfants congolais sont en retard de croissance à la suite de la sous-alimentation. La faim plane sur le pays et il suffit d'un choc pour plonger des millions de personnes supplémentaires dans une insécurité alimentaire extrême.

Le PNDA poursuit ainsi donc des objectifs tels que l’augmentation du rendement du manioc de 50% à travers les pratiques intelligentes face au climat, l’augmentation du rendement de maïs de 100% à travers l’incorporation des pratiques intelligentes face au climat, l’augmentation de 30% du volume de vente des produits agricoles de petits exploitants ciblés, la réhabilitation et l'entretien de 1 940 Km des voies de desserte agricole.

Participante à l’atelier, Véronique Baka est coordonnatrice provinciale du PNDA au Kasaï-Central, une province qui connaît un taux remarquable de l’insécurité alimentaire. Un problème que le PNDA prend à bras le corps.

« Grâce à ce programme les petits exploitants agricoles vont être appuyés, vont recevoir les incitations, avec de la semence de qualité et avec l’amélioration de l’accès au marché. Par le désenclavement du bassin de production, ils vont fouiller et avoir une bonne productivité, vont augmenter leur production, c’est-à- dire ils vont vendre mieux et en vendant mieux ils vont avoir de quoi manger et avoir un revenu, donc leur vie va se retrouver améliorée », explique Véronique.

Cet atelier a réuni plusieurs experts des organisations gouvernementales et non venus de la Banque mondiale, ministère de l’Agriculture, Pêches et Élevage, de l’Environnement, du Budget, Finance, du Développement Rural, de la Santé, de l’Aménagement du territoire et bien d’autres. 

Financée par la Banque Mondiale pour une somme de 280 000 000 USD de Don et crédit IDA et 20 000 000 USD de Don GRIF , la première phase du programme national de développement agricole est exécutée pour une durée de 5 ans soit du 15 septembre 2022 au 30 juin 2027. L'objectif est d'accroître la production agricole et l'amélioration de l'accès au marché de petits exploitants dans les régions du Kasaï, Kasaï-Central, Kongo-Central et Kwilu. 

Tegra Kadeke, stagiaire UCC