Processus de Luanda : Jean-Pierre Lacroix note une baisse de la violence conformément au cessez-le-feu en vigueur

Le secrétaire général adjoint de l’ONU, chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a bouclé, ce 20 septembre, sa visite de travail en République Démocratique du Congo. Une visite officielle de cinq jours qui l'a notamment conduit à Goma, dans le Nord-Kivu, et à Bunia, dans la province de l'Ituri.

Devant la presse réunie à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, le diplomate onusien a réaffirmé le soutien de son institution au processus de Luanda pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC. Aussi, il a annoncé le renforcement "imminent" du mécanisme de suivi et vérification du cessez-le-feu entre les différentes parties en conflit.

" c’est un processus que nous soutenons totalement et pour lequel d'ailleurs nous rendons hommage aux efforts de la facilitation angolaise. Nous soutenons ce processus à la fois diplomatiquement, par nos déclarations, mais aussi de manière très concrète avec l'expertise sollicitée de la Monusco mais aussi le soutien que nous avons engagé au mécanisme de suivi et vérification du cessez-le-feu qui comme vous le savez sera renforcé dans les semaines à venir ", rassure Jean-Pierre Lacroix devant la presse et en présence de Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO.  

D'après ce diplomate qui se base sur les différents échanges qu'il a eus avec ses interlocuteurs durant son séjour en RDC, le cessez-le-feu a réussi quand-même à réduire le taux de la violence dans les zones en proie aux conflits.

"Ce processus a produit un résultat avec le cessez-le-feu conclu le 30 juillet. J'ai entendu de la plupart de mes interlocuteurs qu'il a conduit à une baisse du niveau de la violence dans les zones affectées par le conflit avec le M23, mais la violence n'a pas complètement disparu. C'est un premier progrès et ce qui est important dans ce contexte, c'est de continuer à tout faire, c'est ce que nous faisons et c'est ce que nous voulons faire pour qu'à la fois le cessez-le-feu soit le plus respecté possible mais aussi que le processus de Luanda puisse continuer et progresser dans la direction souhaitée, celle de la paix" a indiqué Jean-Pierre Lacroix.

Depuis quelques mois, Kinshasa et Kigali discutent, sous la médiation du président angolais João Lourenço, désigné par l'Union africaine, d'une proposition concrète pour un accord de paix durable et définitif concernant le conflit à l’Est de la République Démocratique du Congo. La quatrième réunion ministérielle entre les délégations rwandaises et congolaises s'est tenue à Luanda, en Angola, le 14 septembre dernier. Organisée sous l'égide des autorités angolaises, cette rencontre avait pour but de faire progresser le processus de paix en RDC, où l'armée congolaise affronte le M23, un groupe rebelle soutenu par Kigali.

Cette semaine, l'Angola a intensifié ses efforts pour la paix en RDC. Le Président angolais João Lourenço s'est entretenu avec Paul Kagame. Téte António, ministre Angolais des Relations Extérieures a séjourné à Kinshasa en mission officielle et porteur d'un message à Félix Tshisekedi. Kinshasa qui croit encore à l'option diplomatique, attend de ce processus l'abandon du soutien de Kigali au M23 et le retrait de ce mouvement rebelle de son territoire national.

Clément MUAMBA