Le nombre de civils congolais fuyant les violences dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) ne cesse d’augmenter. Avec la présence des rebelles de l’AFC/M23 en contrôle de plusieurs localités au Nord et Sud Kivu dont Goma et Bukavu, la population est dans une crise humanitaire sans précédent poussant un bon nombre à se déplacer, d’autres à retourner. Cela au risque et péril sur la sécurité aussi bien physique qu’alimentaire.
Cependant, selon les dernières données de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 60 000 personnes ont traversé la frontière vers le Burundi en seulement deux semaines, marquant un afflux jamais connu depuis plusieurs décennies.
“Depuis janvier 2025, environ 65 000 personnes sont arrivées au Burundi en provenance de la République démocratique du Congo, dont plus de 60 000 ont besoin d'une protection internationale. Les personnes déplacées comprennent les populations rurales et urbaines fuyant le conflit, les personnes déplacées internes de la RDC et certains Burundais revenant d'un transit ou d'un travail transfrontalier”, indique le HCR.
La plupart des arrivées sont des Congolais en provenance de Bukavu, Saké, Minova et Goma, où la situation se détériore. Face à cette crise, le ministre burundais de l’Intérieur a accordé le statut de réfugié prima facie à ceux qui recherchent une protection, permettant une réponse humanitaire rapide. Cependant, l’afflux massif de réfugiés pose d’énormes défis logistiques et économiques pour le Burundi, déjà confronté à ses propres difficultés.
L'acheminement de l'aide humanitaire dans les provinces du Nord et Sud Kivu est fortement compromis par la fermeture de l'aéroport de Goma, ainsi que par des retards douaniers et des restrictions de visas pour le personnel humanitaire. L'accès par la route à Goma et Bukavu est actuellement impossible en raison des combats qui s'étendent vers le Sud-Kivu, compliquant davantage l'intervention des organisations humanitaires.
D'après l'analyse de l'IPC (Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire) de 2024, 25,6 millions de personnes étaient déjà en insécurité alimentaire aiguë, dont 3,1 millions en phase d'urgence (Phase 4 de l'IPC). Avec l'aggravation du conflit et l'intensification des déplacements massifs, cette situation ne cesse d'empirer. En janvier 2025, les sites de déplacés autour de Goma accueillaient plus de 700 000 personnes, mais les affrontements dans les territoires de Goma, Nyiragongo et Masisi ont poussé des milliers de familles à fuir plus au sud.
Kuzamba Mbuangu