RDC: Codeco, UPLC et M23, trois principaux groupes auteurs des viols collectifs en janvier, rapporte l’ONU

Les rebelles du M23 dans la ville de Bukavu
Les rebelles du M23 dans la ville de Bukavu

Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a dévoilé mercredi 19 mars 2025 les principales tendances des violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo pour le mois de janvier 2025. Dans son rapport consulté par ACTUALITE.CD, le BCNUDH dit avoir enregistré 309 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo ayant fait 808 victimes (550 hommes, 114 femmes, 95 individus de genre et âge inconnus, et 49 enfants).

"Comme les périodes antérieures, les provinces les plus affectées sont le Nord-Kivu avec 60% de violations et atteintes documentées, et l’Ituri et le Sud-Kivu avec 13.9% chacune. Parmi les provinces non affectées par le conflit, les provinces du Haut-Katanga (3.5 %), Kinshasa (3%) et le Maï-Ndombe (1.9%) ont connu le plus grand nombre de violations", dit le rapport du mois de janvier de l'année en cours.

Selon toujours le même rapport, les groupes armés Codeco, UPLC et M23, trois principaux groupes armés auteurs des viols collectifs en janvier sur des populations civiles.

"Le BCNUDH a enregistré au moins 12 incidents de violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) avec 45 victimes adultes. Parmi ces 12 incidents, dix concernent des viols collectifs dont deux accompagnés de vols des biens des victimes. Parmi les cinq provinces concernées, la province de l’Ituri a enregistré le plus grand nombre de victimes de VSLC, soit 34 victimes (33 attribuées aux CODECO et une aux Maï-Maï de l’Union des patriotes pour la libération du Congo (UPLC)), suivie de la province du Nord-Kivu avec huit victimes (trois attribuées aux membres du M23, trois aux FDLR et deux aux FARDC) et la province du Sud-Kivu avec trois victimes (deux attribuées aux Wazalendo du groupe armé Nyatura et une aux FARDC)", explique le rapport du BCNUDH.

Les groupes armés, y compris le CODECO, le FRPI, le FPIC, AUTODÉFENSE, et le MAPI font partie des groupes armés actifs dans la province de l'Ituri. La Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) est une faction armée de la République démocratique du Congo active dans le conflit d'Ituri, composée en majorité de peuples de la communauté Lendu (l’un des groupes ethniques de la région).

L'année dernière, cinq groupes armés ont signé un acte d'engagement pour une "cessation immédiate" des hostilités. Cette signature a eu lieu à Bunia, en présence du vice-premier ministre et ministre de la Défense Nationale, Jean-Pierre Bemba. Mais ces accords n'ont jamais été respectés et la spirale de la violence se poursuit dans la province de l'Ituri.

Alors que la poursuite des combats entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise contraignent des milliers de civils à fuir leur foyer dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, dans la province voisine de l’Ituri, des violences armées ont également déplacé des dizaines de milliers de personnes depuis le début de l'année.

Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, l'OCHA, environ 100.000 personnes ont dû fuir des violences armées dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, en Ituri. Au cours du mois de février, des sources locales et humanitaires rapportent une intensification de ces violences contre les populations civiles.

Clément MUAMBA