Meurtre des experts de l’ONU : 4 ans après, HWR appelle les autorités à enquêter de manière significative sur la responsabilité du gouvernement dans cette affaire

Procès du meurtre des experts de l'ONU à Kananga/Ph ACTUALITE.CD

Human Right Watch, a appelé ce vendredi 12 mars les autorités congolaises à enquêter de façon significative sur le rôle de l’État congolais dans le meurtre de deux experts de l’ONU en mars 2027 dans le Kasaï Central. Cette interpellation s'inscrit dans le cadre du 4e anniversaire de la disparition de Michael Sharp et Zaida Catalán.

« Les autorités de la République démocratique du Congo devraient enquêter de manière significative sur la responsabilité du gouvernement dans les meurtres, commis en 2017, des enquêteurs des Nations Unies, Michael Sharp et Zaida Catalán. L’administration du président Félix Tshisekedi devrait s'engager à faire en sorte que tous les individus responsables de ces meurtres rendent des comptes et que les normes internationales d’un procès équitable soient respectées », dit Human Rights Watch dans un communiqué.

Le long procès déclenché devant le tribunal militaire de l'ex-Kasaï Occidental à Kananga sur cette affaire n’a toujours pas abouti. Les détenus qui se succèdent à la barre se contredisent sur les faits allégués.

Mais Human Rghts Wacht insiste : « La justice congolaise devrait explorer toutes les pistes afin que toute la vérité soit révélée sur l’assassinat des experts de l’ONU, le sort de leur interprète et de leurs chauffeurs », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal pour la RD Congo chez Human Rights Watch. « D’autres hauts fonctionnaires, notamment ceux dont la responsabilité serait d’avoir planifié et ordonné les meurtres, devraient faire l’objet d’enquêtes. »

« Le président Tshisekedi avait affirmé, lors de réunions avec Human Rights Watch et des hauts fonctionnaires des Etats-Unis, notamment, qu’il était déterminé à faire en sorte que toute la vérité soit enfin révélée, et que les principaux responsables des meurtres soient tenus de rendre des comptes. Les hauts fonctionnaires impliqués, actuels et anciens, ne devraient pas s’en tirer sans poursuites et toute personne qui s’immisce dans la procédure, falsifie des preuves ou menace les prévenus et témoins devrait être dûment sanctionnée », exige l’ONG.

D'où la nécessité d'interpeller les autorités de la République Démocratique du Congo. « Quatre ans après le drame, la justice congolaise n’a toujours pas démontré qu’elle entend enquêter de manière exhaustive sur le rôle crucial que des responsables du gouvernement et des forces de sécurité ont pu jouer dans ces meurtres », a affirmé Thomas Fessy. « Il n’y aura pas de véritable justice tant que le tribunal ne remonte pas la chaîne de commandement. »

Clément Muamba