RDC: Claudel Lubaya dresse un tableau sombre marqué notamment par des foyers de tensions face à gouvernement "inopérant, aphone et inaudible"

Claudel Lubaya
Claudel Lubaya

Le député national Claudel Lubaya se montre "inquiet" face à l'évolution de la situation du pays à une année des élections. Dans sa communication intitulée "préserver la nation, faire baisser les tensions", l'élu de Kananga rappelle la nécessité pour les autorités d'asseoir l'autorité de l'État sur toute l'étendue de la République qui est confrontée à des foyers de tensions. Il déplore l'attitude du gouvernement qui, vis-à-vis de nombreux défis, se montre dépassé.

"Dans un pays en guerre, en plus de foyers de tensions disséminés çà et là, le pôle régalien du Gouvernement reste inopérant, aphone, inaudible. Il donne l’impression d’être dépassé par les enjeux", dit-il. 

A l'approche du début des opérations d'enrôlement des électeurs, Lubaya note que plusieurs coins du pays sont touchés par des violences armées. C'est le cas de Kwamouth.

"A l’Ouest, à Kwamouth, à proximité de Kinshasa, la situation sécuritaire se détériore au jour le jour. Le Chef de l’État en attribue la paternité à une main noire que les services peinent à identifier avec tout ce que cela comporte comme conséquences", note-t-il.

A cela s'ajoute l'intolérance politique. 

"L’Etat est absent, parfois complaisant quand il y est, et souvent dépassé. A haute voix, l’archevêque de Lubumbashi a tiré la sonnette d’alarme. Il y a péril en la demeure et la situation risque de dégénérer si l’on n’y prend garde. Au Kasaï Central, l’intolérance politique y a élu domicile. Aucune voix dissidente n’est autorisée à s’exprimer. Des milices partisanes, à la solde des pouvoirs publics, usent d’une brutalité inouïe à l’endroit de toute opinion contraire. On s’en vante. On banalise. On se tait. Ce n’est pas un dérapage. C’est une dérive inacceptable, inexcusable, intolérable dans une province aux équilibres fragiles".

Par ailleurs, Lubaya constate que les récentes nominations dans la territoriale ont créé des frustrations au sein de la classe politique.

"Les dernières nominations dans la territoriale ont fini par achever le peu de cohésion qui nous restait ; de même qu’elles ont contribué à fracturer davantage la Nation. Plutôt que de résoudre un problème précis, elles ont par contre fait mal à un pays qui va déjà très mal. Preuve ? Les protestations n’en finissent pas. Elles fusent de partout pour dénoncer le caractère inique de ces nominations et exiger que les ordonnances y relatives soient rapportées. Pire, elles ont même ébranlé l’Union sacrée, pourtant censée les avoir initiées. Au final, c’est l’autorité de l’État qui s’en trouve contestée et mise à mal", indique Lubaya.

Cette communication de Claudel Lubaya la dénonciation faite récemment par  son collègue Delly Sesanga au sujet de l'intolérance des militants proches du parti au pouvoir de vouloir imposer la "pensée unique" dans l'espace Grand Kasaï. Cette tendance est aussi observée dans l'espace Grand Katanga où plusieurs incidents impliquant des partisans du parti au pouvoir ont été enregistrés. 

Clément MUAMBA