Est de la RDC : les ministres de la SADC-EAC appellent au renforcement des mécanismes existants en y intégrant notamment les États membres non encore représentés

Photo d'illustration
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Les ministres des Affaires étrangères de la communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et de la communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) plaident pour le renforcement des mécanismes de vérification sur le terrain. À l'issue de la réunion du lundi 17 mars à Harare au Zimbabwe, les ministres de ces deux blocs notent qu'ils n'ont pas des représentants dans ce mécanisme, d'où la nécessité de les renforcer pour plus d'efficacité et résultats sur le terrain.

" La réunion conjointe des ministres a constaté que, malgré l'existence de mécanismes de vérification sur le terrain, ceux-ci ne dépendent ni de la SADC ni de la CAE. Il est donc nécessaire, à court terme, de renforcer les mécanismes existants en y intégrant les États membres actuellement non représentés et de proposer, à long terme, la création d'un mécanisme ad hoc flexible qui dépendra directement des processus conjoints CAE-SADC ", rapporte le communiqué final.

Au cours de la même réunion, le mécanisme conjoint de coordination et technique chargé de suivre la mise en œuvre des décisions du Sommet conjoint (EAC-SADC/2025/4) a été également mis en place. Il poursuit les objectifs suivants :

• Coordonner et suivre la mise en œuvre des décisions du Sommet conjoint ;

• Fournir un soutien technique et faciliter les travaux du processus de Luanda/Nairobi, en consultation avec la Commission de l’Union africaine ;

• Fournir un soutien administratif et logistique aux structures qui pourraient être créées conformément aux décisions du Sommet conjoint.

" La réunion conjointe des ministres a demandé que le Mécanisme conjoint de coordination technique de la SADC et de la CAE soit finalisé d’ici le 25 mars 2025 et qu’il comprenne les comités/structures chargés de la politique, de la paix, de la sécurité et de la défense des deux Secrétariats ", ajoute le communiqué final.

Par la même occasion, la réunion conjointe des ministres, lors de l'examen du protocole d'accord entre la CAE et la SADC, ils ont salué le projet de protocole d'accord comme un instrument de collaboration technique entre les deux communautés économiques régionales pour trouver une solution durable aux défis de l'est de la RDC et a souligné la nécessité pour les États membres/partenaires de mener des consultations internes sur le projet afin de garantir son adéquation à ses objectifs.

La réunion a exhorté les États membres/partenaires à soumettre leurs contributions à leurs secrétariats respectifs dans un délai de 14 jours à compter du 17 mars 2025. Il a été également demandé aux secrétariats de soumettre une version consolidée du projet de protocole d'accord aux États membres avant le 31 mars 2025 et de convoquer une réunion virtuelle des hauts fonctionnaires afin de finaliser le protocole d'accord avant le 14 avril 2025.

L'année dernière, le mécanisme de vérification ad hoc renforcé (MVA-R) du processus de Luanda a été lancé à Goma. La cérémonie s’est tenue à la frontière entre le Rwanda et la RDC. Sous la facilitation de l’Angola, ce mécanisme vise à assurer un suivi non seulement du cessez-le-feu, conclu récemment entre les deux Etats, mais aussi de leurs accusations mutuelles d’agressions et d’attaques.

Le MVA-R va intégrer des officiers de liaison congolais et rwandais. Sa mise en place est consécutive aux conclusions de la réunion des experts de défense et sécurité du 31 octobre dernier à Luanda. Depuis sa mise en place, si la RDC a déjà eu à envoyer ses délégués, Kigali n'a pas toujours envoyé ses experts. Du haut de la tribune du conseil de sécurité de l'ONU, Thérèse Kayikwamba Wagner a eu à dénoncer cette attitude du Rwanda à plusieurs reprises. 

Clément MUAMBA