Déclaration de Félix Tshisekedi sur la justice en RDC : pour Patrick Muyaya, « ce n'est pas un aveu d'échec mais plutôt une interpellation »

Patrick Muyaya, ministre de communication et médias
Patrick Muyaya, ministre de communication et médias

Le président Félix Tshisekedi a déploré, lors de la 72e réunion du conseil des ministres, vendredi 7 octobre, les dérapages judiciaires en RDC. Il a interpellé le Conseil supérieur de la magistrature et la ministre d'État, ministre de la Justice afin de remettre de l'ordre dans le secteur.

Interrogé sur cette communication de Félix Tshisekedi, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, rejette la thèse selon laquelle le chef de l'État s'est plaint en parlant de la théâtralisation de la justice. À l'en croire, le président de la République  a fait un constat qui est général sur la situation du pays.

« Il ne faut pas considérer ce que le président dit comme une plainte ou un aveu d'échec mais c'est la réalité de ce que les Congolais vivent. Ce n'est pas parce qu'on est le gouvernement qu'on doit faire semblant de ne pas voir ce qui est évident et donc le président ne va pas être derrière chaque juge, chaque magistrat, chaque huissier pour dire écouter, faites cette justice de cette façon. De toute évidence, il y a eu une interpellation qui est faite et dans le cadre du travail en cours il y a la part du président de la République, il y a la part du gouvernement et il y a la part des magistrats ou conseil supérieur de la magistrature et on va s'assurer que tout ça s'intègre pour que nous commencions une dynamique vertueuse parce qu’entre temps, il y a surement des revendications, les gens doivent être bien payés et motivés mais tout ça trouvera des solutions dans un cas d'ensemble », a dit Patrick Muyaya devant la presse lundi 10 octobre.

La question relative à la rationalisation de l’action de la justice dans le renforcement de la gouvernance publique et de l’État de droit était abordée lors de la 72e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 7 octobre. Dans sa communication du chef de l'État Félix Tshisekedi a d'entrée de jeu rappelé le rôle pivot reconnu à la justice dans l’architecture institutionnelle de la RDC.

« Il revient  de constater que loin de se relever de ses faiblesses, pour l’instant notre justice va encore mal, s’invitant sur le banc des accusés à la grande incompréhension et désolation de notre peuple. Chaque jour, dans tous les coins du pays, le peuple assiste abasourdi scandaleusement à des actes ou des comportements de certaines acteurs judiciaires ainsi qu’à des actions ou décisions judiciaires à la limite du hasard et de la théâtralisation de celle-ci, creusant davantage, la méfiance le plus légendaire entre le peuple et la justice », avait déploré Félix Tshisekedi dans le compte rendu de la réunion fait par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.

D'après Félix Tshisekedi, au regard de dysfonctionnements relevés tant pour ce qui concerne la justice pénale, la justice civilo-administrative qui sont la voie qui mène à la justice est assimilée à tort ou à raison à un véritable chemin de la croix.

Clément MUAMBA