Depuis l’ouverture du bureau de réception et de traitement des candidatures pour l’élection présidentielle, c’est le cinquième candidat président de la République à avoir déposé sa candidature. Il s’agit de Sekimonyo Mutabazi Jo, professeur d’université et candidat indépendant. L’opération a eu lieu ce mercredi 20 septembre à Kinshasa.
Au sortir, celui qui ambitionne de briguer un mandat au sommet de l’Etat a dévoilé ses intentions pour ce grand pays au centre de l’Afrique. Sur le plan sociopolitique et économique, il dit devoir décoloniser l’expérience congolaise, ce qui passe par la redéfinition de ce que vaut le Congolais à travers notamment le salaire minimum, la qualité de la retraite et bien d’autres. Aussi, pense-t-il qu’il faut repenser le mode de gouvernement et de sélection des acteurs politiques congolais.
Etonnamment, il ne compte pas sur les mines ou l’agriculture pour développer la RDC.
“ Nous devons revoir notre politique économique. L’agriculture est un instrument de politique sociale, les mines sont un instrument d'influence géopolitique, ce n'est pas pour le développement du pays. Notre politique économique doit être basée sur l’échelle qui veut dire que la poste nationale doit fonctionner, on doit mettre l’entrepreneur congolais au centre de nos priorités. Comment quelqu’un de Kinshasa peut inventer et vendre au Katanga ou quelqu’un de Bolobo peut conquérir un marché de Bukavu ? ”, a dit Jo Sekimonyo.
En outre, il veut changer profondément les règles de jeu dès la première année de son élection. Il veut mettre pause avec les avions et les ports pour se recentrer sur les chemins de fer et donner l’avantage de tous les marchés aux Congolais. A la question de savoir comment financer cette transformation sociale, politique et économique, il évoque une dette interne.
“Tous les pays développés sont aussi les plus endettés. Les États-Unis, c’est 31 milles milliards ; le Japon, c’est 13 milles milliards ; la Chine qu’on aime bien, c’est 10 milles milliards ; la France, l’Allemagne, c’est du tout de 3 milles milliards. Ils ont créé la magie à l’interne, ce sont des dettes à l’interne. On doit comprendre l’économie moderne. Ils trichent, on doit tricher. Pour créer cette dette interne, on doit moderniser notre économie, on doit accroître la vélocité de monnaie scripturale et faire disparaître la monnaie fiduciaire ”, a ajouté Jo Sekimonyo.
Ce programme, aussi ambitieux que prétentieux se résume en 6 questions :
1. Qu’est-ce qu’être Congolais ?. Passer du Jus Sanguinis au Jus Soli ;
2. Qu’est-ce que vaut un Congolais en RDC ?. Passer de la fixation du salaire minimum en journalier minimum à l’horaire minimum et son augmentation annuelle ;
3. Qu’est-ce qu’est le pacte national ? Les Congolais doivent coexister en tant qu’individus plutôt qu’en groupe ou tribus. Redessiner les provinces et territoires en fonction des facteurs économiques plutôt que l’homogénéité culturelle ;
4. Qu’est-ce que notre forme de gouvernement et mode de sélection des acteurs politiques ?. Adoption du système présidentiel. Toutes les élections doivent être direct et la majorité absolue pour les présidentielles et élections des gouverneurs ;
5. Qu’est-ce que c’est la politique étrangère ? Une nation n’a que des intérêts et non des amis. Conquérir le monde au lieu de se vendre ou plaire aux autres ;
6. Qu’est-ce que c’est notre politique économique ?. Basée sur l’échelle et la discrimination positive en faveur des Congolais.
La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) poursuit dans le respect de son calendrier électoral. Rigoureuse et méthodique, elle avance avec détermination, guidant ainsi la RDC vers son quatrième cycle électoral, dont le moment phare sera les élections générales prévues pour le 20 décembre. Après avoir reçu les candidatures pour les élections législatives nationales, provinciales et municipales, la CENI reçoit les candidatures des Présidents de la République du 9 septembre au 8 octobre. Depuis lors, Matata Ponyo, Constant Mutamba, Rex Kazadi et Radjabo avaient déposé leur candidature.
Emmanuel Kuzamba