Réélection de Félix Tshisekedi : Tony Cassius Bolamba l'encourage à échanger avec les autres candidats Présidents, "pas pour le partage de pouvoir", mais pour assurer "la cohésion nationale" et faire face aux menaces à l'Est de la RDC

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Tony Cassius Bolamba au BRTC

Le candidat Président, Tony Cassius Bolamba, invite Félix Tshisekedi, déclaré provisoirement vainqueur de la présidentielle du 20 décembre dernier, à réunir les différents candidats Présidents de la République pour échanger sur le pays afin d'assurer la cohésion nationale face à la dégradation de la situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Au micro de ACTUALITE.CD dimanche 31 décembre au Centre Bosolo, le Candidat numéro 7 à l'élection présidentielle promet également de poursuivre son combat sur l'austérité afin de permettre à la RDC de se doter d'une classe moyenne pour une justice distributive équitable.

"Le jour où j'ai déposé ma candidature à la Commission Électorale Nationale Indépendante, j'avais bien dit que nous allions dans une élection pour gagner ou pour perdre. Aujourd'hui, la CENI a publié les résultats en notre défaveur, je demande, comme je l'ai toujours fait, le calme. Ce n'est pas la fin du monde, nous continuerons à porter notre message d'austérité parce que sans l'austérité dans notre pays, il n'y aura pas de classes moyennes. Nous avons besoin qu'il y ait une classe moyenne, qu'on baisse le train de vie du gouvernement pour réaffecter à ceux qui ne gagnent pas beaucoup. Ça créera la consommation et ça va attirer les investisseurs", a déclaré Monsieur Tony Cassius Bolamba.

Et de poursuivre :

"Dans ma lettre dont vous avez fait allusion, je l'avais demandé de recevoir les Congolais qui étaient candidats afin que nous puissions échanger. On ne parle pas de partage du pouvoir, mais d'échanger sur notre pays, parce que nous sommes allés dans ces élections dans des circonstances très, très particulières, où nous subissons une rébellion qui fait des pas. Raison pour laquelle il faut une cohésion nationale autour de la personne qui sera reconnue provisoirement par la Commission Électorale Nationale Indépendante comme le Chef de l'État."

Tony Cassius Bolamba justifie sa démarche en se basant sur le cas du maréchal de Mobutu qui, face aux menaces venant de l'extérieur, a été fragilisé en interne, ce qui était une passe en or pour les armées de coalition à renverser son pouvoir.

"Avant de faire de la politique, il faut comprendre l'histoire d'un pays. Notre pays a une histoire, tant que vous ne comprenez pas l'histoire de votre pays, vous serez condamné à la revivre. Dans les années 1995, le maréchal Mobutu faisait face à une rébellion en 1995 et 1996. Il a été beaucoup plus fragilisé de l'intérieur par les oppositions de l'intérieur. Cela a profité aux armées de coalition contre notre pays pour éjecter le maréchal Mobutu. Aujourd'hui, nous sommes allés dans ces élections dans des circonstances très, très particulières, où le pays, surtout à l'Est, connaît une rébellion avec le M23. Donc, à nous, la classe politique de l'intérieur, de ne pas fragiliser la stabilité des institutions, raison pour laquelle je pense, je suis parmi les premiers à reconnaître la situation telle que présentée par la CENI", a-t-il fait remarquer.

Le Président sortant, Félix Tshisekedi, est réélu pour un second mandat à la tête de la République démocratique du Congo pour les cinq prochaines années. Il a obtenu 73,34% des suffrages exprimés lors de la présidentielle du 20 décembre 2023, selon les résultats provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Sa réélection était sans surprise au vu des résultats partiels communiqués durant 8 jours par la CENI qui le donnaient largement en tête. En revanche, ses adversaires tels que Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Denis Mukwege et d'autres candidats dénoncent un "simulacre d'élections" avec des "fraudes organisées".

Conformément à l'article 73 de la Loi électorale, après la publication des résultats provisoires, l'étape des contentieux électoraux va s'ouvrir à la Cour constitutionnelle. Selon le calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante, le dépôt des recours est ouvert du 2 janvier 2024 au 5 janvier 2024, tandis que le traitement de ces recours se déroulera du 3 janvier 2024 au 11 janvier 2024. Malgré ces dispositions légales, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, ainsi que six autres candidats, contestent les résultats et appellent à la réorganisation des élections, excluant même la possibilité de saisir la Cour constitutionnelle.

Clément MUAMBA