Kongo Central: des personnes accusées d’entretenir des activités paramilitaires arrêtées à Matadi

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Les services de sécurité ont arrêté mardi cinq personnes accusées d’entretenir des activités paramilitaires à Matadi, chef-lieu du Kongo Central. Parmi elles, une femme et un ancien militaire de l’unité spéciale « Hibou », selon les autorités. Leur arrestation a été rendue possible grâce à une alerte des habitants du quartier Salongo (Mvuadu), dans la commune de Matadi. Ces derniers avaient signalé un recrutement d’individus pour des formations paramilitaires.

Le commissaire provincial de la police nationale congolaise, Israël Kantu Bakulu, a présenté les suspects au gouverneur de la province, Grâce Nkuanga Bilolo. Selon les autorités, ce groupe surnommé « Département de Protection et Sûreté », recrutait des membres pour des formations en maniement d’armes à feu, l’utilisation de matraques électriques et de drones de surveillance. Ces formations devaient débuter dans les prochains jours et  la distribution de matériel militaire devait intervenir à l’issue des sessions.

Selon le major Kinuani, le responsable des opérations des services de renseignement à Matadi, l’organisation, qui existe depuis février 2024, est structurée en équipes réparties dans plusieurs zones de la province, notamment à Songololo, Kimpese, Kisonga, Luozi, avec des antennes à Mbanza-Ngungu et Kisantu. Le recrutement se faisait contre 3.000 FC pour s’inscrire, une contribution de 10 dollars américains pour le fonctionnement, ainsi que des frais de 5.000 FC pour la participation aux réunions.

Le gouverneur Grâce Bilolo a salué le travail des services de sécurité et a insisté sur la nécessité de maintenir une vigilance accrue face aux menaces potentielles. Il a également exprimé son soutien à la collaboration entre les autorités compétentes et la population pour préserver la paix et la sécurité dans la province.

« Tout mouvement qui n’est pas connu des autorités provinciales reste suspect », a dit le gouverneur, appelant à une vigilance collective avec l’opération « Zaba voisin na nge » (connaître son voisin, ndlr) afin de dénoncer tout cas suspect. « Dénoncez tout mouvement suspect. La province du Kongo Central ne sera jamais infiltrée. Ouvrez grandement les yeux. Nous avons donné le go en équipant notre police. Je pense que ces suspects seront directement amenés à qui de droit pour connaître le véritable motif de leur organisation. »

L’arrestation de ce groupe témoigne de la volonté des autorités de faire face aux défis sécuritaires auxquels la République Démocratique du Congo est confrontée, notamment avec l’agression dans sa partie Est par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23. Le groupe de suspects sera transféré à Kinshasa pour un examen approfondi de leurs intentions et de leurs activités.

Ange Lumpuvika, à Matadi