Reprise de la patrouille financière : l'IGF fixe les modalités pratiques du déroulement des missions de contrôle et rassure qu'elle ne se constituera pas en obstacle au fonctionnement des entreprises et établissements publics

Jules Alingete, inspecteur chef de service à l'IGF, lors d'une séance de travail avec les mandataires des entreprises et établissements publics
Jules Alingete, inspecteur chef de service à l'IGF, lors d'une séance de travail avec les mandataires des entreprises et établissements publics

En collaboration avec l’Association Nationale des Entreprises Publiques du Congo (ANEP), l'Inspection Générale des Finances (IGF) a organisé, vendredi 7 mars, une séance de travail avec les mandataires des entreprises et établissements publics concernées par la relance du contrôle a priori autrement dit patrouille financière. L'activité s'est déroulée dans la grande salle Kazumba située dans les installations de ce service rattaché à la Présidence de la République.

Cette rencontre fait suite aux orientations et instructions de Anthony Nkizo Kamole, directeur de cabinet du Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi en vue de renforcer la transparence et la bonne gouvernance financière dans les entreprises et établissements publics dans un contexte marqué par l'aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC, nécessitant des grosses dépenses financières au gouvernement.

Selon la cellule de communication de l'IGF, cette rencontre avec les directeurs généraux, les responsables financiers ainsi que les auditeurs internes des entreprises concernées, avait pour but de définir les modalités pratiques du déroulement des missions de contrôle prévues. Occasion pour le numéro Un de l'IGF de présenter les 8 types de dépenses qui seront soumis à l'encadrement de l'IGF, notamment la chaîne de la dépense publique, les opérations de mobilisation des recettes publiques, les avantages des mandataires, les acquisitions immobilières, les marchés publics, les paiements des fournisseurs et prestations, les soins médicaux et les missions à l'étranger.

" Nous avons défini les modalités pratiques de déroulement de la mission de l'Inspection générale des finances pendant cette période d'encadrement. Nous avons discuté avec les inspecteurs, les responsables financiers, les directeurs administratifs et les directeurs généraux des entreprises placées sous encadrement afin de déterminer comment travailler ensemble de manière efficace. Nous avons examiné en détail toutes les dépenses soumises à l'encadrement, en identifiant les éléments exigés et les dépenses à valider. Notre objectif est de garantir que le travail de l'Inspection générale des finances ne constitue pas un obstacle au fonctionnement des entreprises et établissements publics. Nous visons également de traiter les dossiers soumis à la validation des inspecteurs des finances avec la plus grande célérité, dans un délai maximum de 48h suivant la réception des dossiers par notre équipe ", a expliqué Jules Alingete Key, chef de service à l'Inspection Générale des Finances (IGF). 

De son côté, le secrétaire exécutif de l'ANEP, Patrick Ngulu, a salué  la reprise de la patrouille financière qui vise à protéger le patrimoine de l'État et assurer l'accroissement des recettes des entreprises du Portefeuille. Il a également suggéré que l'IGF veille sur la qualité des dépenses.

" La décision du chef de l'État de relancer la mission de contrôle de l'IGF dans les entreprises me rappelle que, dans le passé, j'avais souligné que cette mission avait l'avantage d'améliorer les trésoreries des entreprises et de mettre en place les règles prudentielles de gestion, qui aujourd'hui sont une application des entreprises pour booster leur croissance. Bien qu'il y ait eu quelques soucis, raison pour laquelle le chef de l'État a décidé de remettre en place la mission de contrôle dans les entreprises, pour atteindre un double objectif : premièrement, protéger le patrimoine de l'État pendant cette période difficile que traverse la RDC, et aussi assurer la croissance du portefeuille de l'État. Par le passé, nous avions demandé à l'IGF de se limiter essentiellement à la légalité des dépenses, et nous suggérons que cette fois, elle aille jusqu'à la qualité de la dépense, qui fait souvent défaut dans certains établissements et entreprises publiques."a martelé le secrétaire exécutif de l’ANEP Patrick Ngulu.

Selon toujours la cellule de Communication de l'IGF, dès ce lundi 10 mars, ce sont donc 40 entreprises qui seront soumises à l'encadrement de l'Inspection Générale des Finances (IGF) pour éviter les détournements de fonds publics. Cette mesure est une étape importante dans la lutte contre la corruption au regard des cas avérés de mauvaise gestion des finances publiques en RDC.

La relance de la patrouille financière coïncide avec les récentes instructions du Chef de l'État à l'endroit des membres du gouvernement. Dans cette période charnière marquée par l'agression rwandaise via la rébellion du M23, le président Félix Tshisekedi a appelé l'ensemble de membres du gouvernement à faire preuve de responsabilités. Il leur a strictement interdit d'engager des actions allant à l'encontre des intérêts de la République.

" Le président de la République a engagé la Première ministre et son directeur de cabinet à prendre des dispositions qui s'imposent pour que chaque membre du gouvernement continue à exercer ses fonctions avec rigueur et responsabilités dans la stricte observance des lois et règlements pour assurer la bonne marche des services publics et garantir les intérêts de la République des actes dont le président a fait mention concernent les actes des cessions de transfert ou d'aliénation d'activités de l''État, la signature précipitée d'arrêtés en cascade,  l'engagement, la liquidation et les paiements inopinés des dépenses publiques, les recrutements, la nomination, la promotion désordonnée des personnelles dans les entreprises du portefeuille de l'État, les établissements publics et autres structures étatiques ", avait rapporté le compte rendu de la 33e réunion du Conseil des ministres.

Clément MUAMBA