Le centre de santé de référence de Kashebere, dans la zone de santé de Kibua (territoire de Walikale) au Nord-Kivu est en difficulté de fonctionnement après le pillage systématique par les rebelles de l’AFC/M23. Tous les médicaments et matériels médicaux, ainsi que deux motos de cette structure ont été emportés. Le personnel soignant avait fui la zone pour se mettre à l'abri de l'insécurité. Cependant, à leur arrivée à Kashebere, après s’être retirés de la cité de Walikale-centre début avril, les rebelles de l’AFC/M23 ont pris en otage trois infirmiers pour s'occuper des malades abandonnés dans centre de santé de référence de Kashebere, selon les sources sanitaires.
Selon les responsables de la zone de santé de Kibua qui confirment, ces trois infirmiers pris en otage n'ont que leurs yeux pour observer les malades qui meurent à petit feu faute d’intrants nécessaires pour la prise en charge.
« Le M23 les a récupérés de la brousse où ils s'étaient réfugiés fuyant l'insécurité à Kashebere. Ils sont revenus pour soigner les malades mais ils vont le faire avec quoi pendant que ceux qui les détiennent sont ceux qui ont pillé tous les médicaments », s'interroge le médecin directeur de l'hôpital de Kibua, faisant l'intérim du médecin chef de zone de santé.
L'administrateur gestionnaire du centre de santé de référence de Kashebere dit craindre pour la sécurité de ses agents. Pour lui, le fait de les contraindre à rester à Kashebere pour s'occuper de malades sans moyens de traitement est une façon pour la rébellion de les responsabiliser en cas de morts des patients.
« Le personnel soignant ne peut être associé aux conflits armés. Pourquoi les retenir pendant que les moyens de prise en charge des malades sont bloqués par les mêmes personnes qui les retiennent? Nous en appelons à leur libération car ils n'ont commis aucun crime. Ils ont fui comme tout le monde car ils ont aussi droit à la sécurité. Le M23 veut leur faire porter le chapeau si des cas de morts s'enregistrent dans ce centre de santé », déplore l'AGIS Ndaane du centre de santé de référence de Kashebere.
Pour l'instant, difficile de savoir leur traitement car la zone est toujours sous contrôle de l’AFC/M23. De nouveaux combats ont d’ailleurs eu lieu mardi entre les rebelles et l’armée. Ce mardi, un calme précaire s’observe sur le terrain.