Nord-Kivu : les avocats exigent le départ immédiat du premier président de la cour d'appel qu'ils accusent notamment de bloquer de nombreux dossiers

Les avocats du Nord-Kivu
Ph. droits tiers

Les avocats du Nord-Kivu sont en colère. Ils sont descendus, jeudi 6 octobre,  dans les rues de Goma pour exiger le départ immédiat du premier président de la cour d'appel du Nord-Kivu, Twendibadi Manana Nicolas. 

Il est notamment reproché  à ce dernier le clientélisme, le monnayage des dossiers, la corruption, le mépris envers les avocats, ses collègues magistrats et autres. Pour manifester leur colère, les avocats ont battu le pavé depuis leur barreau jusqu’au gouvernorat de province, puis au Palais de justice où ils ont déposé leur mémorandum.

« Aujourd'hui, la justice n'est pas distribuée telles que les veulent la constitution et d'autres lois du pays. Elle est aujourd'hui dans les poches des gens. La corruption est à la une. Le clientélisme, le favoritisme. Ce dernier, Mr Twendibadi n'a aucun égard, ni envers les avocats, ni envers ses collègues magistrats, ni le personnel judiciaire, il n'a aucun égard envers tous ces gens. (…) C'est pour cela, nous avons organisé cette marche de colère afin d'affirmer le ras-le-bol contre tous ces agissements de Mr le premier président dont nous réclamons le départ immédiat », a dit à la presse, un des manifestants, après le dépôt du mémo auprès de l’autorité provinciale.

Abordé par la presse, l'incriminé a, laconiquement, demandé à ceux qui l'accusent « de présenter les preuves de leurs allégations ».

Les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sont placées depuis plus d'une année sous l’état de siège. Pendant un bon bout de temps, tous les dossiers à caractère civil, dépendant donc des juridictions civiles ont été transférés aux juridictions militaires, suite à ce régime spécial. Ce qui a occasionné un dysfonctionnement de l'appareil judiciaire dans les deux provinces en état de siège. Pour l’heure, il a déjà été autorisé aux juridictions civiles de traiter des dossiers civils en vue tant soit peu de résoudre ce problème de retard dans le traitement des dossiers au niveau des juridictions militaires.

Jonathan Kombi, à Goma