Médecins sans frontières (MSF) rapporte qu’un de ses agents a été tué par balle le 18 avril dernier à Masisi (Nord-Kivu). La victime est un infirmier à l’hôpital général de référence de Masisi qui est appuyé par MSF. Selon cette organisation médicale d’urgence, deux hommes en uniforme militaire armés de fusils d’assauts ont fait irruption au domicile de son employé afin d’y extorquer les biens des résidents. « Lors des échauffourées, ces hommes armés ont fait usage de leurs armes, blessant mortellement l’employé de MSF, touché à deux reprises au thorax », dit un communiqué de l’organisation humanitaire.
« Nous condamnons fermement cet acte terrible qui a coûté la vie à notre collègue, et qui reflète la dégradation sécuritaire massive que nous constatons au Nord-Kivu et Sud-Kivu depuis le début de l’année. Semaine après semaine, nos équipes sont les témoins directs – mais également les victimes – d’incidents affectant les civils, les humanitaires et les structures médicales.», a dénoncé Emmanuel Lampaert, Représentant de MSF en RDC.
C’est le deuxième cas de meurtre visant des employés de MSF dans la région de Masisi où la, situation sécuritaire est volatile. En février, un autre employé a été gravement touché par balle lors des affrontements entre les rebelles de l’AFC/M23 et les miliciens wazalendo. La victime évacuée à Goma pour des soins appropriés n’avait pas survécu.
« Même loin des lignes de front, l’insécurité est partout. Outre la violence armée affectant directement les hôpitaux et nos bases, nous constatons une criminalité toujours élevée et une répétition d’incidents violents, quotidiens affectant tous les civils, notamment la nuit : assassinats, violences sexuelles, blessures par balle, extorsion de biens, intrusions à domicile, intimidations… », a déploré Mathilde Guého, cheffe des programmes MSF au Nord-Kivu.
Depuis le début de l’année, les wazalendo ont, à plusieurs reprises, attaqué la cité de Masisi qui est contrôlée par les rebelles de l’AFC/M23. Des tirs ont, à plusieurs reprises, touché la base de MSF et l'hôpital général de référence de Masisi. « Cela doit cesser de toute urgence », a lancé Emmanuel Lampaert.