Le processus électoral en RDC a atteint sa vitesse de croisière. Les élections générales sont prévues le 20 décembre prochain soit dans deux mois environ. Et dans le souci de renforcer la culture démocratique et contribuer notamment à l’organisation d’élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées, le bureau de Diakonia en RDC, assisté par l’Institut Républicain International (IRI), ont mis en œuvre le projet « Unis pour la Démocratie - Renforcement des capacités des regroupements et partis politiques dans la surveillance électorale en RDC (RC-RPP) ».
Ce projet, financé par la délégation de l’Union européenne (UE), a été officiellement lancé ce mercredi 4 octobre par le vice-ministre de l’Intérieur, Jean-Claude Molipe Mandongo, qui en a souhaité plein succès. C’était notamment en présence de Matilda Schedwin, Chef de la section politique à la délégation européenne.
« La démocratisation, la promotion des droits humains, la bonne gouvernance sont les thèmes au cœur de l’Union européenne et de notre identité et constituent les objectifs de notre politique étrangère (…). A travers ce projet, il s’agit de contribuer et renforcer les capacités des partis et regroupements politiques à identifier les éventuelles tensions, à encourager la concertation ainsi que le dialogue et faire preuve à un leadership responsable. Il s’agit d’un projet très important et nous sommes convaincus que nos partenaires Diakonia et IRI feront un excellent travail en accompagnant les acteurs politiques », a déclaré Matilda.
Concrètement, ce projet vise à renforcer les capacités des acteurs politiques en matière de surveillance électorale, de contentieux électoral, de gouvernance interne des partis politiques, de dialogue inter-partisans et de prévention des conflits.
« Nos attentes par rapport à ce projet, c’est d’abord avoir des témoins des partis politiques qui ont des capacités nécessaires pour faire la surveillance électorale puisque si nous avons des témoins qui n’ont pas des capacités en la matière, ils risquent de donner des informations biaisées et qui peuvent accentuer le conflit. Nous voulons les doter des capacités nécessaires pour qu’ils arrivent à faire une surveillance beaucoup plus professionnelle et qui contribuerait à un climat de paix pendant les élections », a dit, à ACTUALITE.CD, Jeanfall Malilo Lukye, directeur pays de Diakonia, qui assure qu’ils se sont appuyés sur les listes du ministère de l’intérieur pour les partis politiques qui ont atteint le seuil afin d’établir leur sélection de bénéficiaires de cette formation.
Présentant l’économie de ce projet d’une durée de 24 mois, M. Malilo indique que le projet sera mis en œuvre dans les 26 provinces de la RDC et va toucher 3315 témoins des partis et regroupements politiques pour les élections directes, 780 témoins des partis et regroupements politiques pour les élections indirectes, 1300 dirigeants et cadres interfédéraux sur le contentieux légal, 1040 responsables des ligues des femmes et des jeunes, 720 représentants de regroupements politiques en matière de dialogue inter partisan, 1300 responsables ou cadres des partis politiques en matière de gouvernance interne.
Projet « Bokengeli ya Maponami »
Le nouveau projet lancé fait suite au projet « Bokengeli ya Maponami » implémenté en 2018 par Konrad Adenauer stiftung (KAS) et Westminster Foundation for Democracy (WFD), lequel avait récolté un franc succès en son temps. « Pas mal de formateurs du précédent projet ont été reconduits pour ce nouveau projet », explique Majda El Bied, directrice pays d’IRI et team leader du projet.
"Bokengeli ya Maponami" a été exécuté entre octobre 2018 et juin 2019. Il avait pour objectif de renforcer la confiance de la population dans l'organisation des élections et les résultats issus des urnes. Ces formations ont permis aux bénéficiaires d'acquérir une meilleure compréhension du processus électoral, du rôle des témoins et de l'utilisation de la machine à voter.
Dans le cadre du projet RC-RPP, la formation des formateurs, prévue pour trois jours, débute dès ce jeudi 5 octobre, à Kinshasa. Ces formateurs se rendront par la suite dans le Kongo Central, désigné pour servir de province pilote de ce projet. Sur place, les premiers bénéficiaires seront formés dans les villes de Matadi, Boma et Moanda.
Japhet Toko