Le parti politique Ensemble pour la République, qui a perdu un de ses membres, Chérubin Okende, s’est exprimé ce jeudi 13 juillet. Par la voix de son secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge, ce parti de l’opposition a dit toute sa consternation après avoir appris le décès de son porte-parole, ce qu’il qualifie de crime d’Etat. Après son enlèvement par des hommes armés, mercredi 12 juillet, son corps a été retrouvé ce jeudi 13 juillet à bord de sa Jeep Lexus Super Sport immatriculée 8953AF/19 devant le garage de Kinshasa, en diagonale de la Direction Générale de la Société Pétrolière du Congo (SEP CONGO) en plein centre ville.
“Nous n’accepterons jamais que notre pays devienne une jungle où l’on assassine impunément. Soit le pouvoir contrôle tout et il en est commanditaire, soit il ne contrôle rien, alors, il est dangereux. Mobilisons-nous, d’abord pour rendre un hommage digne à notre frère Chérubin Okende, ensuite pour que toute la vérité éclate au grand jour et enfin pour résister à tout jamais au pouvoir de l’arbitraire et de la barbarie”, a dit Dieudonné Bolengetenge.
Le parti de Moise Katumbi impute cet acte “ignoble au régime au pouvoir.
“Ensemble pour la République qui a condamné dès hier, cet enlèvement crapuleux est consterné par cet ignoble assissinat qui rappelle les vieilles pratiques dictatoriales des régimes aux abois. Cet acharnement malsain sur l’opposition politique et en particulier Ensemble pour la République, a atteint son paroxysme. Il y a lieu de craindre que le discours du Président de la République à Mbuji-Mayi dernièrement, sur sa volonté de durcir la répression en faisant fi des droits de l’homme et des libertés des citoyens servent d’accélérateur à cette dérive”, déplore le SG d’Ensemble.
Et d’ajouter :
“Si l’on peut se faire enlever dans l’enceinte de la plus haute juridiction du pays, la Cour constitutionnelle, et se retrouver sauvagement abattu quelques kilomètres plus loin, c’est que nous ne sommes plus en sécurité, nulle part en République Démocratique du Congo”.
La crainte sur la sécurité est de mise. Une succession des faits à l’encontre des politiques de l’opposition laisse planer des doutes sur la suite. On peut dénombrer l’interdiction du Président d’Ensemble pour la République de se mouvoir dans les provinces du Kongo-Central et du Kwilu, l’enlèvement du député provincial Mike Mukebayi de son domicile, l’enlèvement du cadre d’Ensemble, Salomon Kalonda sur le tarmac de l’aéroport de N’djili ; la perquisition des résidences de Moïse Katumbi à Kinshasa, de Salomon Kalonda et de sa mère à Lubumbashi, l’arrestation de Franck Diongo, aussi réputé pour être proche de Katumbi.
Ensemble regrette amèrement Chérubin Okende qui était la voix du parti et qui “assumait ses fonctions avec un engagement sans faille”. Le 28 décembre 2022, il a démissionné du gouvernement, de son poste de ministre des transports. Son parti exige une enquête indépendante pour identifier les auteurs et les commanditaires de “ce crime d’Etat qui ressemble en tout point à l’affaire Chebeya”.
Chérubin Okende était haut cadre et porte-parole du parti de Moïse Katumbi qui, lui, s’est déclaré candidat à la présidentielle de décembre prochain. C’est un climat de terreur qui règne dans la capitale et dans certaines villes du pays à moins de six mois des élections. Le décès scandaleux de l’élu de Lukunga ne cesse de susciter des réactions dans la sphère politique, diplomatique ou de la société civile.
Emmanuel Kuzamba